Coûts du cycle de vie (art. 82 de la loi du 17 juin 2016)

Le cœur de l'analyse de rentabilisation des achats durables se situe au niveau du calcul des coûts pendants la procédure d'un marché public. En tant qu'acheteur, pour prendre la décision de choisir la « meilleure valeur » pendant l'évaluation de l'offre, il est de plus en plus conseillé de regarder au-delà du prix d'acquisition d'une marchandise, d'un service ou d'un travail. Pour cette raison, les considérations économiques prennent de plus en plus souvent en compte le coût de la durée d'utilisation complète.

Certains produits peuvent être légèrement plus chers à l'achat sur le court terme, mais peuvent s'avérer être la solution la plus économique et efficace sur le long terme (en tenant compte de tous les coûts que supportera l'organisation pour l'achat, l'utilisation et l'utilisation finale). Les groupes de produits qui illustrent à merveille ce phénomène sont les achats liés à l'énergie comme les TIC, les voitures, les appareils, mais également l'éclairage (des routes), les installations techniques dans les bâtiments, les bureaux, etc.

Cette approche privilégie la perception de coûts au détriment de la perception de prix.   Le prix et le coût font référence à deux concepts différents. Le prix est le coût d'achat ou d'acquisition. Le « coût total » est égal à tous les coûts que l'organisation paie pendant l'intégralité de la durée d'utilisation d'une solution (produit, service ou travail). Le coût total tient dès lors également compte des coûts cachés. Pour acheter un ordinateur portable, il faut payer un prix, mais pour utiliser un ordinateur portable, il faut notamment aussi comptabiliser les frais pour l'installation, les applications logicielles, l'énergie, les pièces de rechange, les réparations, etc. Il faut parfois également prendre en considération une éventuelle prime de reprise octroyée par le fournisseur à la fin de la phase d'utilisation. Tous ces coûts, ainsi que les produits éventuels, forment ensemble le coût total.

Pour une organisation, le coût constitue un paramètre économique plus précis que le prix étant donné qu'elle finira par devoir supporter tous les coûts à un moment ou à un autre. Le coût total peut ainsi être utilisé par les acheteurs durables pour montrer le « retour sur investissement » des achats durables. L'achat de machines et d'appareils économes en énergie, de vêtements de travail de qualité avec une longue durée de vie, de solutions de restauration qui se concentrent sur une production de déchets minimale ou d'installations sanitaires qui réduisent la consommation d'eau, etc. sont tous des exemples qui prennent en compte une approche de coûts totaux. Ils réfutent le paradigme selon lequel acheter au  prix le moins cher sera le plus économe sur le long terme.

L'approche des coûts totaux ou l'approche des coûts sur toute la durée de vie sont également reprises dans l'art. 82 de la loi relative aux marchés publics du 17 juin 2016.